Article paru dans ActuToulouse le 19 mars 2024, on y parle de l’urbanisme dans le quartier des Minimes.
Au nord de Toulouse, le quartier Barrière de Paris, près des Minimes, se transforme. D’ici quelques mois, plus de 1 000 logements sortiront de terre. Voici pourquoi et comment.
Des maisons murées, des commerces vides et un café fermé.
Sur les devantures, de larges pancartes. « Ici prochainement, votre nouvelle adresse Made In Minimes« , ou « Ici prochainement, habiter un jardin suspendu ». Des appartements deux pièces avec balcon pour l’un, des locaux commerciaux à vendre ou louer, pour l’autre.
Prisé par les promoteurs
Le boulevard Silvio Trentin, dans le quartier Barrière de Paris à Toulouse, fait partie des artères les plus prisées par les promoteurs. D’ici quelques mois, ce quartier situé aux portes des Minimes, revêtira un tout autre visage, une tout autre allure.
Exit le faubourg orné de maisons toulousaines. Les résidences doivent faire la place à des immeubles pour loger bien plus d’habitants que la zone ne compte actuellement.
» 2 000 logements supplémentaires »
Sur les avenues de Fronton et des Etats-Unis, les affiches sont déjà posées. 99 logements à venir près du métro La Vache, une centaine d’autres sur l’ancien site de Peugeot, une résidence à l’angle de l’avenue Fronton avec la rue Erables. La liste s’allonge au fil des mois.
Pour l’instant, l’équivalent de 1 100 logements s’apprêtent à sortir de terre, dont une résidence seniors, dans le quartier, sur les anciens sites automobiles de Citroën et Peugeot.
« Globalement, on devrait avoir quelque 2 000 logements supplémentaires dans le quartier »
Des constructions autour des futures stations de métro
Depuis qu’elle sait qu’une troisième ligne du métro de Toulouse s’ouvrira, la collectivité mise gros sur les zones qu’elle desservira. « Le quartier de Barrière de Paris et ses alentours est un secteur privilégié et à enjeu pour la Métropole, il sera à côté des stations de métro de la ligne C« , résume l’élue métropolitaine qui travaille, avec les urbanistes et la collectivité, sur un plan guide.
D’ici la fin d’année 2024, ce dernier sera présenté aux habitants du quartier, après les avoir concerté. Une date clé pour les riverains puisque « le quartier est en énorme mutation », confirme Serge Baggi, président du comité de Barrière de Paris-Minimes.
Le quartier de Claude Nougaro n’est plus celui qu’il a connu.
Des Toulousaines rasées pour faire place aux immeubles
Et dans dix ans, encore moins. Aujourd’hui déjà, quelques Toulousaines « isolées » ont été rasées. « Mais on garde les séquences de Toulousaines pour préserver le caractère et la mémoire du quartier », rassure Annette Laigneau à l’Urbanisme de la Métropole.
Il faut dire qu’entre le projet de RER faisant escale à La Vache, la voierie, la restructuration, le projet du canal du Midi et du canal latéral et la densification du quartier, les riverains voient peu à peu leur cadre de vie d’antan chamboulé.
« Là, ce sont 2 000 logements qui émergent sous nos yeux et on se demande si on vivra aussi bien dans le quartier qu’aujourd’hui. Souvent, ce qui remonte, c’est que ce n’est pas beau », indique Serge Baggi, président du comité de quartier.
Mais aussi : des écoles, commerces et équipements publics
Aux inquiétudes, la Métropole, elle, veut répondre par le positif. Tous ces projets seront synonymes de mobilité douce, de transports en commun rapides et d’équipements publics.
Sans pour autant s’avancer, l’élue à l’Urbanisme assure que des bâtiments qu’ils soient culturels, sportifs ou sociaux, mutualisés (ou non), verront aussi le jour. Et que cette densification s’accompagnera de commerces et d’écoles.
Il y a déjà une école en construction sur le site de La Vache. Un groupe scolaire est attendu pour 2027.
Des espaces verts attendus
Et qu’en sera-t-il des espaces verts ? « On aura besoin de parcs », renchérit le président du comité de quartier. Un foncier de l’ancien site de Renault a été repéré par la Métropole.
« On va négocier avec le propriétaire et les promoteurs pour faire un parc urbain« , assure Annette Laigneau consciente des attentes des riverains. Pour l’instant, la collectivité envisage un espace d’environ 2 000 m2. « Et si ça ne suffit pas, on trouvera d’autres endroits. »
Pas question de rompre l’ambition portée sur ce quartier. Car selon l’élue, l’arrivée de la ligne de métro C à Barrière de Paris est l’occasion parfaite « pour réfléchir à un vrai projet urbain, dans un quartier à la fois industriel et pavillonnaire, qui évolue pour l’instant sans ligne directrice. »