Article paru dans La Dépêche du midi le 22/01/2019.
Rien ne va plus dans le quartier Minimes-Barrière de Paris. Le problème de la prostitution, récurrent depuis plusieurs années, ne s’améliore pas. Pour preuve, la pétition lancée par le comité des riverains prochainement envoyée à la mairie. «Vendredi 18 janvier nous avons été reçus par Olivier Arsac, adjoint au maire en charge de la sécurité pour faire un point sur le respect de l’arrêté antiprostitution reconduit le 26 octobre 2018, assure Serge Baggi, président du collectif de riverains Minimes-Barrière de Paris. Nous en sommes ressortis très mécontents». Cet arrêté interdit la présence de prostituées et les nuisances qui en découlent sur un secteur bien défini : des Ponts-Jumeaux à la Barrière de Paris, du Pont des Minimes à la Barrière de Paris, boulevard Pierre et Marie Curie et avenue des États-Unis jusqu’au rond-point Cassagne. «Or, poursuit le collectif, cet arrêté n’est pas respecté. Plusieurs prostituées sont présentes avenue des États-Unis, Barrière de Paris ainsi qu’au carrefour Cassagne (rues de la Lousiane et Rubens). La prostitution reste aussi massive au rond-point Lalande avec des points de fixation impasse de la Glacière. D’où l’initiative du comité de quartier de cette pétition à la mairie de Toulouse».
Pourtant, reconnaît le collectif, la police municipale intervient régulièrement : avenue des États-Unis, 239 interventions ont été faites entre septembre 2018 et janvier 2019. Cinquante-neuf, avenue des Minimes et 20 rue Rubens.
Démanteler les réseaux
Selon Maxime Boyer, maire de quartier, «les prostituées verbalisées par la police municipale sont souvent insolvables. Et demeurent donc sur site. C’est là que la police nationale doit intervenir pour démanteler les réseaux et sortir les filles de cette misère». Un état de fait constaté par Naïma, riveraine, impasse des États-Unis, «de nouvelles femmes sont arrivées d’Albanie, accompagnées de proxénètes armés. Régulièrement, dès 21 heures, nouvelles et anciennes se battent, sous nos fenêtres, pour préserver leur territoire, avec la police nationale en planque. Vous imaginez la nuit !».
Si Olivier Arsac reconnaît que la situation reste complexe, elle avance aussi : «On partage le diagnostic avec les habitants d’une prostitution rues Rubens et de la Lousiane. Quant aux proxénètes armés, pour l’heure rien n’est prouvé. Je vais relayer la direction départementale de la police nationale (DDPN) afin qu’elle effectue un travail d’enquête et voir avec le collectif si les habitants sont en danger».
Silvana Grasso