INFO HEBDO QUARTIER N°3 DU JEUDI 2 AVRIL 2020

vitrines

 

EN ATTENDANT UNE RÉOUVERTURE RAPIDE DES COMMERCES DE PROXIMITÉ.

 

Chers adhérents et habitants du quartier Minimes-Barrière de Paris,

Deux semaines de confinement. Nouveau point hebdomadaire, comme nous l’avons fait les deux semaines précédentes sur notre site internet www.comite-de-quartier-minimes-barriere-de-paris.org et comme nous le ferons tout au long de cette période de crise sanitaire et de confinement.

Le Comité de Quartier continue à vous tenir informés des actions menées par le Comité pendant cette période, en relation avec ce que les habitants nous font remonter, concernant les problématiques du quartier ainsi que des actions et des initiatives menées par les habitants pour faire face au mieux à cette période difficile amenée à durer.

  • Marché de plein vent du jeudi matin, place du Marché aux Cochons:

Suite aux décisions gouvernementales, les marchés de plein vent ont été interdits, sauf dérogations demandées par les Maires auprès du Préfet. Dans un premier temps, à Toulouse, seuls ont été maintenus le Marché Victor Hugo, le Marché des Carmes et le Marché St-Cyprien avec consignes de sécurité à appliquer. Le week-end dernier, le Maire a obtenu la tenue de quelques marchés avec un nombre d’étals limité et des consignes de sécurité très strictes, mais notre marché n’était pas dans la liste. Mardi 31 mars, le 1er Ministre a annoncé que 25% des marchés pourraient se tenir. Le Préfet, sollicité par le Maire, a dressé une nouvelle liste des marchés autorisés. Ni le marché du Marché aux Cochons, ni celui des Ponts-jumeaux n’y figurent. Nous avons posé la question à M. Boyer, notre Maire de Quartier, rencontré par hasard mercredi 1er avril, aux courses. Il est favorable, tout comme le Maire de Toulouse, à la réouverture de ces deux marchés. Nous vous tiendrons au courant de l’évolution.

  • Prix pratiqués.. à la hausse ? :

Quelques habitants nous ont fait remonter qu’ils constatent l’augmentation du prix de certains produits dans les supermarchés où ils ont l’habitude de faire leurs achats. Et vous ? Faites-nous remonter vos constatations à ce sujet.

Certains signalent aussi que des commandes par drive sont saturées ou incomplètes.

  • Informations utiles pour les plus démunis:

Le Secours Catholique maintient la mission de « Petit Déjeuner », 76 chemin du Raisin (dans un espace dédié des ateliers municipaux), chaque jour de 7h à 9h, sous forme de distribution de poches à emporter. Il maintient aussi ses maraudes des mercredi, vendredi, samedi et dimanche.

Le Restaurant Social du Grand Ramier assure la distribution de sachets individuels chaque midi à partir de 11h30.

Les douches de l’Espace Social du Grand Ramier sont ouvertes de 8h à 11h45.

Les Restos du Coeur ont repris la distribution de repas froids le soir.

Quant aux hébergements d’urgence, sont ouverts 24h/24 le pavillon Junod- Hôpital Purpan (Croix-Rouge), le foyer Antipoul (CCAS, 9 rue d’Antipoul , quartier St-Cyprien), le centre Sambre (le Touril, foyer pour femmes, 8 rue de la Haché, quartier des Carmes), le centre « D’un jour à l’autre » (Espoir, foyer pour femmes, 10 Boulevard Bonrepos, quartier de la Gare Matabiau).

Aux Mazades, une collecte alimentaire et produits d’hygiène a lieu tous les mercredis de 14h à 17h à la Fabrique Solidaire, Avenue des Mazades. Cette collecte Solidaire, organisée par plusieurs associations dans différents quartiers, est destinée aux plus fragiles, personnes sans domicile fixe, migrants…

Enfin, la Préfecture assure le ravitaillement des personnes hébergées à l’hôtel ou en squat.

  • Cités des Mazades, Bourbaki et La Vache:

Suite à l’alerte lancée par le Comité de Quartier auprès de la Police Nationale, et au courrier adressé à la Préfecture, à la Police Nationale, à la Police Municipale, à Mr Moudenc Maire de Toulouse, à Mr Boyer Maire de Quartier, au Conseiller Départemental, à Mr Cabaré Député, le Comité de Quartier a reçu à ce jour des réponses de Mr Maxime Boyer, Maire de Quartier, de Mr Vincent Gibert, Conseiller Départemental, et de Mr Pierre Cabaré, Député.

Mr Pierre Cabaré, député, nous a assuré dans sa réponse être au plus près des habitants et avoir écrit au Contrôleur général.

Mr Vincent Gibert, Conseiller Départemental, avait été alerté par les habitants de La Vache, et après notre courrier, il a écrit en ce sens au Préfet.

Concernant les Mazades, Mr Maxime Boyer, Maire de Quartier, est intervenu avec Mr Olivier Arsac, responsable de la Police Municipale, la semaine dernière, afin qu’il y ait plus de passages de la Police Municipale et ils ont contacté la Police Nationale.

En outre, Mr Maxime Boyer rappelle aux habitants d’appeler systématiquement lors des faits la Police nationale, au 17, car il en va de la sécurité sanitaire de tous, mais également le service Allo Toulouse, au 05 61 22 22 22, afin qu’une équipe de la Police Municipale puisse être sollicitée. 

Le Comité de Quartier attend des réponses pragmatiques sur le terrain et restera attentif sur l’évolution de la situation aux Mazades, Bourbaki et La Vache.

  • Sites SEVESO, ESSO et STCM, avenue de Fondeyre:

En tant que membre de la Commission de Suivi de Site, le Comité de Quartier a participé à toutes les étapes de la procédure de PPRT et exprimé ses fortes réserves quant au maintien de tels risques industriels dans une zone appelée à une densification certaine en termes de logements et d’équipements publics. En conséquence, il a formé un recours gracieux le 16 août 2017 auprès du Préfet, développant des arguments d’ordres technique et juridique. Ce recours a été rejeté.

Une requête en annulation ayant été introduite par Toulouse Métropole, et également par le Conseil Départemental, cinq Comités de Quartier dont le nôtre sont venus à leur soutien en utilisant la procédure de l’intervention volontaire devant le Tribunal Administratif.

2019 a vu au moins trois incendies dans le stockage de batteries à STCM (dont le dernier le 30 septembre), et le déraillement d’un train de livraison de carburant à ESSO le 27 décembre.

Suite au déraillement du train, le Comité de Quartier a demandé un rapport d’incident très détaillé, toujours en attente. Le Comité de Quartier considère que la gestion de la sécurité par ESSO apprécie, identifie et évalue insuffisamment les risques liés au transport ferroviaire des hydrocarbures tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du site et met le quartier en danger.

  • Télé-travail d’un habitant « sudiste » du quartier:

Un habitant du quartier, cadre dans une entreprise du secteur Aéronautique, nous a fait remonter son vécu quotidien :

« Voici maintenant deux semaines que j’expérimente le télétravail à temps complet. Je suis cadre dans une grande entreprise du département, et habitant sudiste des Minimes. Jusqu’à présent, mon expérience du télétravail se limitait à rester à la maison un jour par-ci, un jour par-là, quand mon fils était malade. J’appréciais ces rares journées, que je trouvais très efficaces car être seul à la maison me permettait de me concentrer sur les sujets, sans perturbation extérieure (collègues, téléphone…). Depuis le début du confinement, les journées passent de 8h30 à 18h, devant mon petit écran d’ordinateur portable, sur un bureau improvisé. Étrangement, mon corps a perdu en mobilité: quand on est au bureau, on marche pour aller d’une salle de réunion à une autre, à la cantine, le bureau est à la bonne hauteur, nous disposons de grands écrans, il y a toujours quelques minutes de discussion entre collègues… A la maison, je suis confiné à mon bureau. 

Mes collègues et moi partageons le sentiment que nous vivons la course à la vidéo-réunion. Règne un sentiment de culpabilité induit par l’entreprise: Non, les salariés ne vont pas tirer au flanc. Nous avons tous peur des conséquences économiques induites par cette situation, nous sommes tous sur le pont quelle que soit notre catégorie socioprofessionnelle. Nous avons donc décidé d’aménager nos emplois du temps: laisser toujours 10 minutes entre deux réunions pour se lever, marcher un peu, prioriser les sujets (ce qui peut attendre attendra), réunions d’équipe avec 5 minutes d’étirements… et bien sûr, partager notre emploi du temps avec nos conjoints. L’entreprise demande un engagement à 100%, mais qui fait la classe aux enfants, les repas, les courses? Peut-être cette situation exceptionnelle permettra à tous de revoir l’organisation travail/famille, mais le chemin sera long… ».

  • Continuité pédagogique assurée par les écoles, collèges et lycées du quartier:

Nous avons contacté S. professeur des écoles dans une école de notre quartier et nous l’avons questionnée sur la façon dont elle maintient le lien avec ses élèves et une forme de continuité scolaire.

Au début du confinement des enfants, lundi 15 mars, S. a tenté d’utiliser ONE, mis en place par l’Académie, qui offre un panel d’applications pour le numérique à l’école. Mais elle s’est heurtée à des dysfonctionnements, qui semblent avoir disparu actuellement, des collègues l’utilisent. Pour sa part, suite à ces dysfonctionnements, elle a dès le premier jour créé une adresse mail qu’elle réserve à sa classe, et elle communique avec ses élèves par l’intermédiaire des adresses mails des parents. Dès le premier envoi, elle a eu un contact avec tous ses élèves. Tous les jours, elle envoie des fiches de travail que les familles doivent imprimer afin que les enfants puissent travailler. Puis les parents prennent en photo le travail des enfants et envoient la photo à l’enseignante qui corrige et renvoie, tout ça par mail. Les enfants lui posent des questions par mail, et elle leur répond aussi par mail. Pour sa classe, toutes les familles ont pu imprimer les fiches de travail. Dans la classe d’une de ses collègues, certains sont dans l’impossibilité d’imprimer : l’enseignante va déposer les photocopies des fiches de travail dans les boîtes aux lettres des enfants concernés.

La première semaine a été consacrée uniquement à du travail de révisions. Comme les enfants étaient demandeurs, la deuxième semaine, S. a abordé des notions nouvelles, tout en ayant le souci de ne pas stresser les enfants, notions qu’ils peuvent acquérir en autonomie : apprentissage de temps simples de conjugaison, apprentissage des tables de multiplications. Elle a construit une leçon en orthographe, et une leçon en mathématiques, pour travailler la technique de la multiplication avec retenue. Bien sûr en précisant bien aux enfants que ces notions seront reprises en classe, lorsqu’ils se retrouveront à l’école. Elle a aussi mené des activités en Arts Visuels, et proposé un projet sur Toulouse, à partir de photos de monuments de Toulouse, et d’un plan de la ville. Pour l’Histoire et les Sciences, elle a conseillé aux enfants « la maison Lumni », programmation de France 4 qui diffuse en direct des cours dispensés par des professeurs de l’Éducation Nationale, ainsi que le site C pas sorcier.

Les retours des enfants et des parents sont positifs, les contacts avec les parents montrent qu’ils sont reconnaissants de l’investissement des enseignants et qu’ils sont conscients de la spécificité et de la difficulté du métier d’enseignant.

Les vacances de printemps arrivent vendredi soir, elles seront l’occasion d’une pause bienvenue et nécessaire à tous, élèves, parents et enseignants. Pour sa part, S. va donner à ses élèves du travail de vacances, comme elle le donne habituellement aux périodes de vacances, ni plus, ni moins.

Dans notre quartier, les écoles n’accueillent pas les enfants de soignants. Ils sont regroupés par petits groupes dans certaines écoles : l’école Matabiau et l’école Borderouge en accueillent du lundi au dimanche grâce à des professeurs volontaires et d’autres personnels.

  • Premiers échos d’une résidence (180 logements) à La Vache :

Un habitant a interrogé ses voisins et nous a fait part de leur vécu :

« Le ressenti n’est pas mauvais. Nous avons de la chance d’avoir une résidence vaste avec, à l’arrière, un parc arboré et fleuri. La plupart des habitants sont très occupés par leur travail, effectué surtout en télétravail. Certains sont soignants dans les hôpitaux et notamment une infirmière qui officie en réanimation : elle est fatiguée, et lors de ses deux jours de repos par semaine, elle dort beaucoup pour tenter de récupérer.

Je n’ai pas ressenti de solitude ni d’agacement particulier. Tous les habitants comprennent ce confinement qui est nécessaire pour endiguer le COVID 19.

Les habitants apprécient le silence et la réduction nette de la pollution. On entend les oiseaux chanter… »

Dans cette période difficile de confinement, soyons solidaires et restons optimistes. N’hésitez pas à nous faire remonter vos soucis, vos questions et vos expériences.

Prochain rendez-vous la semaine prochaine. D’ici là prenez bien soin de vous et des autres.

Bon courage à toutes et tous,

Pour le Conseil d’Administration du Comité de Quartier Minimes-Barrière de Paris, Serge Baggi

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