COMMUNIQUE DE PRESSE
des cinq comités de quartier des Minimes-Barrière de Paris, Ponts-Jumeaux, Sept Deniers, Sesquières-Ginestous et Lalande
L’incendie survenu dans l’usine STCM (Société de Transformation Chimique des Métaux), 30-32 Avenue de Fondeyre, lundi 30 septembre à 18 heures 45, 4 jours après l’incendie de l’usine Lubrizol a rappelé aux riverains du quartier des Minimes la catastrophe d’AZF survenue le 21 septembre 2001. Comme à AZF (stockage de 500 tonnes de nitrates d’ammonium) ou à Lubrizol (stockage de substances inflammables), STCM stocke et traite à Toulouse 1 000 000 de batteries au plomb par an. Les stockages ne sont pas à prendre à la légère. D’autant plus qu’à Fondeyre le stockage des batteries est à 25 mètres du dépotage des wagons d’hydrocarbure de ESSO. ESSO stocke de son côté 35 000 m³ d’hydrocarbures. Pour rappel, ces deux sites font partie des 744 sites SEVESO seuil haut en France classés en raison de la quantité très importante de produits dangereux qu’ils exploitent.
Les cinq comités de quartier des Minimes-Barrière de Paris, Ponts-Jumeaux, Sept Deniers, Sesquières-Ginestous et Lalande membres de la Commission de Suivi de ces sites SEVESO déplorent l’absence d’information faite à la commission qui a appris cet accident par voie de presse. Il ne faut alors pas s’étonner de la défiance à l’égard des autorités administratives.
Cet incendie dans le stockage des batteries de la STCM n’est pas le premier. Déjà en octobre 2004 (feu de batteries automobiles suite à un coup de foudre), puis en décembre 2013 (feu de batteries suite à la réception de batteries industrielles chargées), puis en septembre 2015 (feu de batteries suite à la réception de batteries automobiles) et en janvier 2019. Malgré tous les protocoles et procédures de sécurité annoncées et les dernières recommandations dites de « sévérisation » du Plan de Prévention des Risques Technologiques (12 juin 2017), le risque d’incendie est toujours là.
En plus du risque d’effet domino sur le stockage d’hydrocarbures de ESSO, les seuls effets toxiques des fumées d’un incendie non maîtrisé du stockage des batteries impacteraient non seulement les personnels (plus de 500 personnes) des entreprises situées à moins de 300 mètres mais également les habitations proches (Avenue des États-Unis et rues adjacentes) et au-delà. L’importance du nuage toxique sous l’influence des vents ne se limiterait pas, comme à AZF, au périmètre de sécurité tel qu’il a été défini par le PPRT.
Les cinq comités de quartier qui soutiennent l’action des collectivités locales en contentieux auprès du tribunal administratif * pour contester le PPRT adopté en juin 2017, se saisiront de la prochaine réunion de suivi des deux sites ESSO et STCM, en novembre, pour exiger plus de transparence dans l’information faite aux riverains. Ils continuent à demander le déplacement de ces deux sites SEVESO seuil haut qui n’ont plus leur place dans un quartier passé entre 2012 et 2019 de 32000 à 38000 habitants et dont les projets de métro, de TER et d’aménagements sont nombreux et donc attractifs pour de nouvelles populations.
Il convient de rappeler que le précédent PPRT en date du 27 janvier 2010,
qui ne concernait alors que le dépôt d’hydrocarbures ESSO SAF, avait été annulé par la Cour administrative d’appel de Bordeaux le 6 mai 2014, décision confirmant l’annulation prononcée le 15 novembre 2012 par le Tribunal administratif de Toulouse.